Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/376

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ceux-ci et des deux femmes qui sont en haut.

Jacques obéit et suivit son frère. Ils causèrent quelques minutes avec les nouveaux venus ; après quoi j’entendis les brigands descendre de cheval et, comme je conjecturai, prendre le chemin de la grange.

— Ils font bien, dit Baptiste, de quitter leurs chevaux pour surprendre les étrangers et tomber sur eux. À présent, mettons-nous à l’ouvrage.

Je l’entendis s’approcher d’une petite armoire qui était au bord de la chambre et l’ouvrir. Aussitôt je me sentis remuer doucement.

— À présent ! c’est à présent ! me dit tout bas Marguerite !

J’ouvris les yeux. Personne autre dans la chambre que Marguerite et la baronne endormie. Le scélérat venait de prendre un poignard dans l’armoire et semblait examiner s’il était assez tranchant. Je n’avais pas eu la précaution de prendre des armes à mon départ, mais je vis que ce moment était le seul qui pût m’être favorable et je résolus de le saisir. Je m’élançai de ma chaise, je me jetai sur Baptiste et lui serrai le col de mes deux mains avec tant de force que je l’empêchai de jeter un seul cri. Surpris, frappé de terreur,