Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/382

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maison de Baptiste ; leur premier soin fut de visiter la fatale grange, où ils furent assez heureux pour trouver deux des gens de la baronne encore en vie, quoique dangereusement blessés. Le reste avait péri sous les coups des brigands, et de ce nombre était mon infortuné Stephano.

Alarmés de notre fuite, les scélérats s’étaient hâtés de nous poursuivre, et n’étaient pas entrés dans la maison de Baptiste ; aussi les soldats y trouvèrent-ils les deux femmes de chambre sans aucune blessure et dormant du même sommeil que leur maîtresse. Il n’y avait nulle autre personne dans la chaumière, si ce n’est un enfant de quatre ans, que les dragons emmenèrent avec eux. Nous étions à chercher quel pouvait être ce petit infortuné, quand Marguerite se précipita dans la chambre où nous étions, prenant cet enfant dans ses bras. Elle se jeta aux pieds du commandant et le bénit mille fois pour avoir sauvé son fils.

Après les premiers transports de la tendresse maternelle, je la priai de nous dire comment elle avait pu être unie à un homme dont les principes me semblaient si différents des siens. Elle baissa les yeux et versa quelques larmes.