Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/39

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Le commissaire, qui était un homme d’esprit, nous fut dans cette circonstance d’un grand secours. — Quoi ! dit-il, monsieur, en s’adressant au mari, est-ce ainsi que l’on se joue de la justice ? vous mériteriez que je vous fisse éprouver des marques de mon ressentiment pour m’avoir fait venir chez vous afin de me rendre l’objet de vos railleries. Si quelques considérations ne me retenaient je vous en ferais porter la peine ; et vous, mes pères, dit-il en s’adressant à nous, je m’étonne que vous ayez consenti à suivre les conseils du maître du logis pour une chose semblable ; mais la vénération que j’ai pour votre ordre me fait passer sur les considérations de mon honneur et de mes intérêts, autrement je vous mènerais tous trois au Châtelet, où vous auriez à répondre sur le peu de respect que vous m’avez témoigné quoique je sois revêtu d’une charge que l’on respecte et honore.

Le capucin, connaissant la finesse de son oncle, fit semblant de lui demander pardon, en lui affirmant qu’il ne pensait pas qu’il prît la chose ainsi et qu’il s’imaginait bien qu’il serait le premier à rire de cette aventure.

Le mari jurait et attestait par des serments