Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/40

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 28 —


exécrables que ce n’était pas une raillerie, qu’il venait de la campagne, et qu’il les avait trouvés couchés ensemble. Mais ses serments et ses protestations furent inutiles ; plus il s’obstinait à soutenir ce qu’il avait avancé, plus nous nous obstinions avec le commissaire à soutenir le contraire. Enfin, nous sortîmes de la maison. Le commissaire fit semblant de nous réprimander, et fit des reproches au mari, lui disant qu’il ait une autre fois plus de conduite, et ne s’avisât pas de lui faire de semblables tours. Nous le laissâmes avec sa femme, celle-ci fut mise un peu après aux Madelonnettes. Nous retournâmes au couvent après avoir bien remercié notre libérateur, et l’avoir prié instamment de garder le secret.

Depuis cette aventure, qui aurait du me faire éviter des dangers semblables, je ne laissai échapper aucune occasion où je pourrais prendre des plaisirs, tant l’amour a de puissance sur les jeunes gens. Il est vrai que j’étais poussé par le prédicateur, qui me contait, toutes ses intrigues et celles de plus de vingt de nos pères, qui me reçurent dans leur confidence, et à qui je servis de compagnon en plusieurs bonnes rencontres.