lui, il la reçut, elle et ses enfants, les bras ouverts
et voulut absolument qu’à l’instant même elle
s’établit avec eux dans sa maison. Les cousins
frustrés dans leur attente durent céder la place.
Le vieillard ne voulut jamais entendre à ce que sa
fille se retirât dans un cloître ; il dit qu’elle était
trop nécessaire à son bonheur, et il obtint d’elle
aisément qu’elle abandonnerait ce dessein. Mais
rien ne put engager Théodore à renoncer au plan
que j’avais d’abord formé pour lui. Il s’était sincèrement
attaché à moi, pendant mon séjour à
Strasbourg, et quand je fus au moment de partir,
il me conjura les larmes aux yeux de le prendre à
mon service, il fit valoir de son mieux tous les petits
talents qu’il possédait, et n’oublia rien pour
me persuader qu’il serait très-utile en route. J’étais
peu disposé à me charger d’un enfant de treize
ans, qui ne pouvait guère que m’embarrasser dans
mes voyages ; mais je ne pus résister aux instances
et à l’attachement de ce jeune homme, réellement
pourvu de mille qualités estimables. Ce n’est pas
sans peine qu’il amena ses parents à lui permettre
de me suivre ; enfin la permission obtenue, il fut
décoré du titre de mon page, et après une semaine
de séjour en Alsace Théodore et moi nous accom-
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