Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/393

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pagnâmes en Bavière le baron et son épouse. Nous avions tous les trois forcé Marguerite d’accepter quelques présents assez considérables pour elle et l’enfant que nous lui laissions. En la quittant, je promis à cette tendre mère de lui rendre Théodore au bout d’un an.

Telles sont, Lorenzo, les circonstances qui m’ont introduit dans le château de votre tante, la baronne de Lenderberg.

Nous voyageâmes désormais sans rencontrer d’obstacles et assez agréablement. Le baron connaissait peu le monde ; il avait passé une grande partie de sa vie dans l’enceinte de ses domaines. Sa plus grande passion était la chasse. Il s’en faisait une passion sérieuse. Assez versé moi-même dans cet exercice, j’eus le bonheur, peu de temps après mon arrivée à Lenderberg, de lui donner quelques preuves de ma dextérité ; alors je fus à ses yeux un grand homme, et il me voua une amitié éternelle.

Cette particularité ne fut pas pour moi une chose indifférente. J’avais vu, pour la première fois, au château de Lenderberg, la jeune Agnès, votre aimable sœur. Je n’aimais point encore et je déplorais en secret la froide tranquillité de mon âme ;