Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/401

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pre cœur m’en fournit un exemple. Ah ! dona Rodolphe, puis-je espérer que vous approuverez mon amour ? Puis-je nommer celle que j’aime sans craindre d’encourir votre ressentiment ?

— Si je vous épargnais un aveu, dit-elle en m’interrompant, si je vous disais que l’objet de vos désirs m’est connu, si je vous disais que votre affection est payée de retour, et que celle que vous aimez déplore aussi sincèrement que vous-même le malheureux engagement qui la sépare de vous.

— Ah ! dona Rodolphe, m’écriai-je en me jetant à ses pieds et pressant sa main contre mes lèvres, vous avez découvert mon secret ; prononcez l’arrêt de mon sort. Puis-je compter sur votre faveur ou dois-je me livrer au désespoir ?

Elle voulut détourner sa main ; je la retins ; de l’autre elle se couvrit les yeux en détournant la tête.

— Comment pourrais-je vous refuser ? dit-elle. Ah ! Alphonso, j’aperçois depuis longtemps vos attentions ; j’ignorais jusqu’à ce moment la force de l’impression qu’elles faisaient sur mon cœur, mais je ne puis désormais dissimuler ma faiblesse ni à moi-même ni à vous. Je cède à la violence de ma passion ; Alphonso, je vous adore. Pendant trois