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qu’amoureux, n’eût dit à madame que j’entendais parfaitement la cuisine. Elle me pria aussitôt d’une manière galante de vouloir faire une tourte de pigeonneaux et une fricassée de poulets. Je m’y offris avec plaisir ; je descendis à l’office et mis une serviette devant moi.

L’on m’apporta ce qui m’était nécessaire, et je me mis en devoir d’exécuter la commission que l’on m’avait donnée.

Au bout d’une demi-heure, mon souper étant presque prêt à être mis sur le feu, je m’aperçus qu’il me manquait des artichauts ; je laissai un petit laquais que j’avais avec moi pour prendre garde à tout et j’allai au jardin en chercher moi-même.

Ce jardin était vaste. Le grand nombre des espaliers qui portaient de très-beaux fruits me fit naître la curiosité de m’avancer pour les considérer et voir si j’en trouverais quelqu’un à mon goût. J’en cueillis un, puis voyant un peu plus loin des cerises, j’y courus pour en manger ; après quoi je me promenai sous un berceau de chèvrefeuille, au bout duquel était un cabinet plafonné de diverses peintures avec des filets d’or. La porte était fermée, mais voyant une fenêtre entr’ou-