Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/43

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verte, il me prit envie de regarder le dedans du cabinet. J’y aperçus le provincial tenant entre ses bras la dame du logis, dont la jupe était troussée jusqu’au-dessus des genoux, et la main du révérend père était au-dessous. J’eus le plaisir de voir des genoux ronds et aussi blancs que l’albâtre. Je me retirai promptement, de crainte d’être aperçu et de troubler la fête, ce qui m’aurait attiré quelque fustigation. Je cherchai à me cacher en quelqu’endroit du bois, en attendant l’issue de cette aventure et la sortie du provincial ; mais une autre surprise m’attendait. Comme je passais dans un lieu fort couvert, j’aperçus le père secrétaire qui se leva brusquement, me vint trouver tout en sueur et me dit : Ah ! frère Léonor, que je suis ravi de te voir ici, viens participer à nos joies et à nos délices. En même temps il me présenta à la sœur du gentilhomme en lui disant : Mademoiselle, je suis au désespoir de ce que la trop grande ardeur de ma passion s’est opposée à mes désirs et aux vôtres ; vous avez assurément sujet de vous plaindre de moi, mais si j’ai manqué à remplir votre envie, je crois que le frère Léonor, que je vous présente, pourra vous satisfaire pleinement. — Retirez-vous, dit-elle comme en colère, il ne