Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/428

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village de Rosenvald. Lucas exécuta ponctuellement mes ordres. La voiture arriva à l’heure fixée.

Enfin le cinq mai arriva ; cette époque ne sortira jamais de ma mémoire. Minuit n’était pas encore sonné que j’étais au rendez-vous. Théodore m’accompagnait à cheval. Je cachai la voiture dans une caverne qui se trouve sur le côté de la montagne où le château de Lenderberg est situé. Cette caverne est spacieuse et profonde. Les paysans la nomment Caverne de Lenden.

J’attends avec la plus vive impatience ; minuit sonne, puis la demie, puis une heure ; enfin deux heures sonnent et personne ne vient. Je désespérai alors de voir arriver mon Agnès.

Je retournai au village, et le lendemain, ayant emballé la vieille duègne dans la voiture, je m’éloignai de Rosenvald ; et lorsque nous fûmes à deux lieues de ce village, sur la route de Munich, je rendis la liberté à Cunégonde.

Je rêvais cependant toujours au moyen de tirer Agnès de l’esclavage où elle était, dont les chaînes allaient être d’autant plus rivées qu’elle allait être plongée pour toujours dans le fond d’un cloître. Je fis déguiser Théodore en marchand colporteur, et il retourna ainsi au château de Lenderberg