Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/44

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me fallait pas faire naître un désir pour ne pas m’en procurer la satisfaction ; j’espère que ce frère pourra me contenter, et votre présence ne sert qu’à retarder les plaisirs que je m’attends à goûter avec lui.

Le secrétaire se retira, et ces paroles m’ayant instruit du combat que j’avais à soutenir, mes armes furent bientôt en état. Nous nous livrâmes aux plaisirs sans réserve, et je fis avouer à la demoiselle qu’elle était bien aise que j’eusse pris la place du secrétaire et qu’elle avait suffisamment satisfait à ses désirs. Sur ces entrefaites, le provincial arriva. Il fut si surpris de me trouver en posture qu’il pensa tomber en pamoison. Il ne savait comment il devait prendre la chose ; mais la belle lui ayant conté comment l’affaire s’était passée, il se mit à rire et me dit d’un cœur paternel : courage, mon cher frère, ne discontinuez pas ; cette demoiselle est aimable, il faut employer toutes vos forces à la contenter, et vous réjouir de l’heureuse occasion qui s’est offerte.

Bientôt après nous retournâmes à la maison où nous trouvâmes le secrétaire sur un lit de repos, faisant croire au maître du logis qu’il était indisposé pour avoir mangé un fruit. J’allai finir mon