Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/72

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nia, trop crédule et infortunée Virginia, qu’avez-vous fait ? Ingrate, devais-tu croire jamais… Au nom du ciel, faites que je vous voie… je souffre des tourments inexprimables. Virginia, par pitié, par humanité, ne me laissez pas mourir de douleur… »

Oui, je le verrai ! s’écria Virginia après cette lecture. Où est-il ? où est mon Eugenio ?… Dieux ! dieux ! ajouta-t-elle en se frappant la poitrine, vous l’avez permis ; l’iniquité triomphe…

Madame, dit Francisco d’une voix basse et timide, prenez garde d’être entendue, prenez garde de vous compromettre ainsi que moi. Voici une double clef du jardin ; j’aurai soin ce soir de ne pas mettre les verrous, afin que vous puissiez l’ouvrir sans bruit. À onze heures précises, trouvez vous dans le bois de cyprès. Francisco disparut après avoir remis cette clef à Virginia.

Les deux amants attendaient dans un ennui, dans une crainte difficile à décrire, mais facile à imaginer. Onze heures étant enfin sonnées, Eugenio et Virginia se trouvèrent réunis, par les soins de Francisco, dans un endroit le plus écarté du jardin de l’abbaye.

Des exclamations entrecoupées, des pleurs, des