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près qui termine votre jardin ; il vous donnera une clef pour venir m’y rejoindre. Virginia, prenez bien garde à la décision que vous allez prendre : vous connaissez mon amour ; si vous me refusez, demain je ne serai plus. »

La surprise, le dépit, animèrent le teint de Virginia de la plus vive rougeur. Elle écrivit à la hâte ces mots sur les tablettes qu’Eugenio lui avait données autrefois :

« Je n’ai rien à entendre de l’époux de Rosalia ; je le prie de s’éloigner de ces lieux et de se souvenir au moins que l’oubli de ses anciens serments ne doit point entraîner celui du respect qu’inspirent les liens sacrés qui ont fixé pour jamais le sort de Virginia. »

Francisco prit les tablettes et alla les remettre secrètement au jeune comte Eugenio. Pendant ce temps-là, l’infortunée Virginia se livrait à mille horribles réflexions sur l’ingratitude prétendue et la hardiesse de son amant. Le soir étant arrivé, Francisco remit à Virginia les tablettes qu’elle lui avait données le matin et sur lesquelles Eugenio avait écrit :

« Moi, l’époux de Rosalia ! juste ciel ! quel, odieux mystère me faites-vous entrevoir ? Ô Virgi-