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et lui fit promettre de l’introduire le lendemain dans le jardin.

Ce lendemain, attendu avec une vive impatience par Eugenio, fut consacré entièrement aux préparatifs nécessaires à la fuite méditée. Il se rendit lui-même à Urbino, arrêta une chaise de poste, loua un domestique, à qui il donna ordre de l’attendre dans une auberge près de la grande route ; puis, après avoir acheté un autre cheval de selle pour Virginia, il attendit la nuit pour le conduire avec le sien au bas du rocher de San Cypriano.

Eugenio n’était plus qu’à un mille de l’abbaye lorsqu’il entendit sonner onze heures ; il pressa la marche des chevaux, et arriva enfin à quelques pas de la petite porte basse. La nuit était d’une obscurité effrayante ; le ciel chargé de nuages, dérobait aux regards jusqu’à la faible lueur des étoiles, et un calme profond régnait dans la nature. Eugenio se glissa légèrement sous les arbres qui ombrageaient les murs du monastère, et s’approcha de la porte. D’une main tremblante par l’excès de son émotion, il essaya de la pousser, et fut surpris de trouver une résistance à laquelle il ne s’attendait pas. Il redoubla d’efforts, et s’aper-