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lorsqu’on mesure la différence de la bourgade de Romulus, bornée au Palatin et de la ville des Tarquins qui embrasse huit collines ? Comment ne pas sentir fortement la différence de la république et de l’empire en comparant la simplicité, la sévérité des petits temples de la première avec la splendeur des édifices gigantesques du second ? Les matériaux même des constructions font apparaître soudain le caractère de l’âge qu’ils indiquent. Le rude Pépérin reporte à l’époque des rois et de la république ; en présence des marbres de la Grèce, de l’Asie, de l’Afrique, on reconnaît un luxe cosmopolite comme la domination romaine qui embrasse alors le monde.

Outre l’esprit général d’un temps qu’elle fait connaître, l’histoire des monuments se rattache souvent à un événement particulier ou à un ensemble d’événements dont elle dessine la physionomie et précise le sens. Les trois enceintes de Rome correspondent à trois moments de sa destinée à son berceau, à sa première grandeur et à sa ruine. L’absence de murailles au temps où la domination de Rome semble assurée est un signe de sa puissance et de sa sécurité. Celles qu’élève Aurélien annoncent que l’heure de la sécurité est passée et que Rome commence à se sentir menacée par les barbares.