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surprendre le Capitole, de savoir où était le champ de Cincinnatus, où tombèrent les Gracques, où César fut frappé ? N’est-ce pas faire revivre pour soi ces événements célèbres, que de suivre le char de Tullie, les pas de Virginius, le chemin des Fabius, l’ascension nocturne des Gaulois, de visiter Cincinnatus dans son champ, d’accompagner Gracchus dans sa fuite, d’escorter César, allant de la Regia, sa demeure, tomber dans la curie de Pompée, peut-être au pied de cette statue qu’on peut voir encore.

Ce n’est pas tout. L’imagination, excitée par le spectacle des lieux, anime l’intelligence ; ce que l’on voit aide à découvrir ce qu’on ne voit pas, et d’un sol longtemps contemplé avec l’émotion et la curiosité qu’il inspire, sortent des enseignements inattendus.

Ces enseignements peuvent être d’une nature très-positive : l’état des lieux, surtout leur état ancien, explique souvent les faits dont ils ont été le théâtre. Quand il est conforme aux traditions qui s’y rattachent, il établit sinon la vérité, l’antiquité de ces traditions, il prouve du moins qu’elles sont indigènes et n’ont pas été imaginées après coup.

Des résultats importants peuvent naître de l’étude attentive des localités historiques le rôle considé-