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en dedans un relèvement de terre (agger)[1]. Le fossé était profond de trente pieds, large de cent[2].

La muraille placée sur l’agger était là, comme partout, garnie de tours[3].

Cet agger de Servius Tullius[4] l’un des plus anciens travaux qui aient été exécutés à Rome, subsiste encore en assez grande partie. Il est visible en plusieurs endroits. On le suit depuis la porte Esquilin jusqu’à la porte Colline, c’est-à-dire depuis l’arc de Gallien jusqu’aux jardins de Salluste[5].

Dans la villa Negroni, il forme un tertre de quelque hauteur, dont la cime est le point le plus élevé de la ville sur la rive gauche du Tibre.

Un bouquet d’arbres le surmonte ; on y a placé une statue de Rome. Avec le temps, il était devenu, en cela semblable à nos boulevard, un lieu de promenade. On peut encore y aller chercher le soleil, comme Horace[6],

  1. Agger proprie dicitur terra illa quæ vallo facto propius ponitur. (Serv., Æn., X, 24.)
  2. Den. d’Hal., IX, 68.
  3. Den. d’Hal IV, 54.
  4. Pline seul (III, 9, 15) attribue l’agger et le fossé à Tarquin le Superbe, qui, selon Denys d’Halicarnasse (IV, 54), élargit seulement le fossé, éleva la muraille et y ajouta des tours. Strabon (V, 3, 7) dit que le rempart de Servius défendait l’Esquilin et le Viminal, mettant l’Esquilin au lieu du Quirinal, dont il ne parle pas ; les restes de l’agger sont là pour le démentir.
  5. Nibby, R ant.,, p. 96.
  6. Aggere in Aprico Spatiari. (Hor., Sat., I, 8,15.)