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sement des fétiaux à Rome, la tradition est conforme à la vraisemblance. Quand on douterait que leur renom de religieuse moralité fût complétement mérité, il faudrait admettre que ce renom devait reposer sur quelque chose. Une institution qui fut un hommage, un droit quelconque, ne pouvait venir du Palatin, où une population sans lois, mêlée à des aventuriers, devait être étrangère à toute tradition de droit international ; cette tradition peut avoir existé chez une nation plus civilisée, dès longtemps en rapport et en contact avec l’Étrurie, qui l’était encore plus. Les Romains la conservèrent parce que le fétial personnifiait en lui ce sentiment du droit emprunté aux Sabins que les Romains portèrent dans leurs guerres les plus iniques, car il leur sembla toujours juste de conquérir le monde.

Dans le rite solennel selon lequel la guerre est déclarée aux Latins par Ancus, je n’hésite pas à reconnaître une formule de la jurisprudence guerrière des Sabins.

Le fétial s’avance la tête voilée aux confins du territoire ennemi et il s’écrie : Entends-moi, Jupiter ; entendez-moi, confins, et que le droit m’entende ! Ensuite

    saient un traité, ils frappaient leur victime avec une pierre, le Jupiter-Pierre du Capitole (Serv., Æn., VIII, 641), comme à Olympie les prêtres du dieu Orkios, qu’on peut comparer au dieu sabin Fidius ; ceux-ci prononçaient une prière semblable. (P Diac., p. 115.)