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trois cents villes seulement il ne fallait pas dire les Étrusques, mais les Tyrrhéniens, c’est-à-dire les Pélasges[1]. Les Pélasges et les Ombriens ont formé le peuple étrusque[2].

La langue étrusque est encore un mystère.

Nous lisons sans peine les caractères étrusques ; mais nous nous arrêtons là : le sens des mots nous échappe. Aujourd’hui on interprète assez couramment les hiéroglyphes ; on commence à déchiffrer les inscriptions cunéiformes de Ninive et de Babylone, et celles de Persépolis n’ont plus de secret. On est arrêté devant l’étrusque sans pouvoir faire un pas pour y pénétrer.

On a essayé tous les moyens on a cru expliquer les inscriptions étrusques par l’hébreu et par le slavon, par l’hébreu surtout. À l’heure qu’il est, un savant italien et un savant allemand traduisent l’étrusque au moyen de l’hébreu. Malheureusement les traductions de l’un ne ressemblent pas aux traductions de l’autre.

  1. Que les Tyrrhéniens fussent des Pélasges venus par mer en Étrurie ne me semble pas douteux, et je crois que Tarquinii, la patrie des Tarquins, de bonne heure en rapport avec la Grèce, fut le siège principal de leur puissance, comme le pense Ottfrid Müller.
  2. Cette opinion de M. Lepsius sur l’origine du peuple étrusque me paraît la plus simple et la plus vraie. L’hypothèse qui fait des Ombriens un peuple gaulois repose sur un témoignage isolé (Serv., Æn., XII, 752), démenti par les noms sabelliques des lieux que les Ombriens ont habités. Les Ombriens étaient si peu étrangers à l’Italie, qu’ils étaient considérés comme l’un des plus anciens peuples de l’Italie. Den. d’Hal., I, 49.)