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même pour les cavaliers ou chevaliers, que ce dernier trouve aussi chez les Étrusques[1].

Enfin le même auteur va jusqu’à déclarer, ce qui me paraît bien hardi, que l’organisation municipale romaine est sortie tout entière de l’isopolitie étrusque[2].

Dans tous les cas, il resterait aux Sabins l’honneur du patriciat et aux Latins la gloire du plébéianisme de cette population latine qui, privée d’abord des principaux droits politiques, puis de l’admissibilité aux charges publiques, obtint ces droits de la constitution de Servius Tullius, et parvint à acquérir l’admissibilité à toutes les fonctions par une lutte persévérante. On ne voit rien de pareil chez les Étrusques, à cette lutte qui fit la grandeur de Rome en faisant sa force, en developpant l’énergie des deux ordres par une résistance habilement ménagée et par une guerre de conquête opiniâtrement soutenue jusqu’au jour où, comme il arrive à tous les conquérants, la plebs romaine se perdit par l’excès de son triomphe.

La royauté existait à Rome avant les Étrusques ; mais je crois que par eux elle prit plus de majesté quand elle s’entoura de licteurs, revêtit la robe bordée de pourpre et porta le sceptre d’ivoire ; elle en acquit une autorité nouvelle. Un sage roi s’en servit pour fondre les classes et les races, pour accorder à

  1. O. Mull., Kl. Schrif., Ip. 167.
  2. Parce qu’il considère Cære comme le plus ancien municipe romain.