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du patriciat, qu’elle devait combattre glorieusement, et dont, pour son malheur, elle devait un jour trop complétement triompher ; car, quand elle lui eut arraché tous les privilèges, elle livra à un maître tous ses droits.

Au temps d’Ancus Martius, les Latins qui composaient la plebs, bien qu’ils fussent dans une condition inférieure à la condition des Sabins, n’en commencèrent pas moins à leur faire, par le nombre, un contre-poids qui devait tourner à l’avantage des habitants du Palatin. Jusque-là cette petite colline, seule à Rome, était latine ; dès ce moment, deux collines considérables, le Cælius et l’Aventin, furent habitées par des Latins, et la population latine de Rome, insignifiante jusqu’alors, commença à compter pour quelque chose.

Les Romains du Palatin n’étaient pas, on doit le reconnaitre, vis-à-vis des Sabins dans la même situation que les autres Latins du Cælius et de l’Aventin ; ils n’avaient point été vaincus et transportés ; mais leur petit nombre, leur origine obscure et méprisée, l’hétérogénéité des éléments dont se composait cette population, qui était un assemblage et n’était pas un peuple ; absence d’organisation religieuse et politique qui devait en résulter, s’opposaient à ce que leur condition fût très-supérieure à celle des Latins vaincus. Niebuhr a parfaitement expliqué ce qu’était à Rome la plebs, dont le nom est devenue quelquefois dans l’usage le

    rait encore plus inexact. Depuis Niebuhr on sait que l’expression populus désignait surtout les patriciens.