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Cette crainte, qu’on peut toujours avoir, était fondée ; car l’amour de la première a souvent fait accepter la seconde.

De plus, la plebs était originairement composée de Latins, qui, malgré le mécontentement inspiré par le dernier Tarquin, ne pouvaient éprouver contre les Étrusques la même haine que l’aristocratie, encore presque entièrement sabine ; car ce n’était pas aux Latins, mais aux Sabins que les Étrusques avaient enlevé l’empire.

Le sénat fit alors à temps ce que les pouvoirs menacés font presque toujours trop tard. Il prit plusieurs résolutions agréables aux plébéiens ; il envoya acheter du blé chez les Volsques et jusque dans la ville grecque de Cumes ; il retira aux particuliers le droit de vendre le sel ; l’État le vendit à meilleur marché ; le sénat soulagea le peuple des douanes et des impôts. Grâce à ces mesures, la concorde fut grande entre les citoyens et le désir de se défendre unanime.

Porsena s’empara du mont Janicule.

C’était occuper la citadelle de Rome ; premier aveu échappé aux historiens de la gravité d’une situation qu’ils n’ont pas présentée sous son véritable jour.

Ici commencent les épisodes héroïques de cette guerre, ces faits brillants et isolés dont la tradition et la poésie populaires conservent mieux la mémoire embellie qu’elles ne gardent le souvenir exact d’événements plus importants, mais qui ont moins frappé l’imagination.