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d’hui recevoir une soupe dans les couvents voisins.

Ce qui valait mieux que de distribuer du pain, c’était de faire que le blé fut à bon marché. Un édile nommé Trebius sut par ce moyen inspirer au peuple une telle reconnaissance, qu’on lui éleva des statues sur le Palatin et sur le Capitole[1], et que les plébéiens portèrent sur leurs épaules au bûcher le corps de leur bienfaiteur.

Les jeux étaient à Rome, comme toutes les institutions, une institution à la fois religieuse et politique. On établit les jeux apollinaires[2] et les représentations théâtrales[3] dans des temps de péril ou de contagion pour apaiser la colère des dieux ; les jeux plébéiens en mémoire de la liberté reconquise et de la réconciliation des deux ordres.

Ceux-ci étaient du ressort des édiles.

L’origine des jeux se rattache à celle des monuments, et par là fait partie de leur histoire. On les vouait avec les temples. Les édiles chargés du temple de Cérès présidaient aux jeux de Cérès[4], à ceux de Liber et de Libera, dont le culte se célébrait dans le

  1. Pl., Hist. nat., XVIII, 4, 2.
  2. Tit. Liv., XXV. 12.
  3. Tit. Liv., VII, 2 ; Val. Max., II, 4, 4.
  4. Ces jeux furent mis sous la présidence des édiles curules (Cic., In Verr., II, 5, 14), mais les édiles curules ne se distinguaient des édiles plébéiens que par les honneurs ; leurs attributions étaient les mêmes et presque dès l’origine ils furent pris dans les deux ordres.