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Page:Ampère - L’histoire romaine à Rome, tome 2.djvu/395

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ples tous les gouvernements qui ne les méprisent pas : du pain et la liberté.

Il est tout simple que les empereurs ne fussent pas favorables à l’édilité. C’étaient eux qui s’étaient chargés de la nourriture de leurs esclaves.

Déjà sous la république les censeurs avaient pris la haute main dans la construction des édifices publics, et les tribuns la part principale dans la défense des intérêts démocratiques.

Ainsi dépouillés peu à peu, les édiles tombèrent de la situation qui les mettait en passe de remplacer les consuls à celle où on leur permettait de surveiller les cabarets et de faire balayer les rues.

À peine le tribunat a-t-il commencé d’exister, que déjà il remporte une victoire signalée sur le patriciat dans l’affaire de Coriolan.

Coriolan était de la famille sabine des Martii[1]. Un tel patricien ne pouvait être que sabin. En effet, C. Martius Coriolanus était le patricien par excellence. Superbe, dur aux plébéiens comme un Claudius ; de

  1. La gens Marcia ou Martia était Sabine. Martius venait de Mars, comme Mamercus de Marmers, autre nom du dieu sabin. Ce nom de Martius est celui du roi sabin Ancus. Il avait été aussi porté, disait on, par un ami et par un gendre de Numa. Il en est de même de Veturia, nom de la mère de Coriolan. L’auteur des Ancilia s’appelait Veturius Mamurius. Volumnia, nom de la femme de Coriolan, est également sabin. Un roi de Véies s’appelait Volumnius ; ce n’était pas un nom étrusque et ne pouvait être qu’un nom sabin ou sabellique ; enfin on attribuait à Coriolan l’érection d’un temple à une déesse sabine dont le nom est sabin, Matuta.