Page:Ampère - L’histoire romaine à Rome, tome 2.djvu/456

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soit labourant, mais certainement occupé à quelque travail champêtre. Le salut ayant été donné et rendu dans la forme accoutumée : « Bien vous fasse et à la république, » « il fut requis de mettre sa toge pour recevoir une communication du sénat ; lui, s’étonnant et demandant si tout n’allait pas le mieux du monde, ordonna à sa femme Racilia d’aller dans sa cabane lui quérir sa toge. Ayant essuyé la poussière et, la sueur dont il était couvert, il s’avance habillé (velatus) vers les envoyés, qui le saluent dictateur et le félicitent. »

Quand on est à Rome, on n’est pas fâché de faire exactement le chemin que firent les envoyés du sénat, et d’aller trouver Cincinnatus dans son champ ; pour cela il faut passer le Tibre devant le mausolée d’Auguste à Ripetta.

La barchetta vous déposera de l’autre côté, et marchant devant vous entre des haies, vous trouverez bientôt à votre gauche des prés, qui sont les prata Quinctia, les prés de Cincinnatus ; il ne saurait exister un doute à ce sujet[1].

  1. Pline (XVIII, 3, 4) nous apprend que les arpents labourés par Cincinnatus étaient dans le champ Vatican. Les Navalia étaient donc en face, sur la rive gauche. On les a confondus, à tort avec l’Emporium, port pour le débarquement des marchandises, qui était là où il était encore, à l’autre extrémité de Rome, au pied de l’Aventin, et par suite on a transporté de ce côté le champ de Cincinnatus. Le témoignage positif de Pline, qui les place dans le champ Vatican, aurait du prévenir cette grosse erreur, que M. Becker a péremptoirement réfutée. Handb d. R. Alt., I, p. 159 ; R. Top., p. 15 ; de R. vet. mur. atque port., p. 96  ; Warn., p. 20.)