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le respect de l’autorité était si grand, qu’on procéda toujours ainsi.

Les décemvirs, Appius à leur tête, montent à la tribune et déclarent leur abdication. La population, qui avait émigré sur le mont Sacré, rentre dans Rome ; les soldats traversent la ville en silence et retournent sur l’Aventin. Dans des comices tenus au Capitole[1] sous la présidence du grand pontife, ils nomment les tribuns, puis ils descendent dans la partie du Champ de Mars la plus voisine du Capitole où étaient alors des prés appelés flaminiens, et où fut depuis le cirque du même nom dans lequel se célébrèrent les jeux plébéiens institués en mémoire du triomphe de la liberté. Là étaient les Septa[2] ; là, je pense, dans des comices par centuries, dont par conséquent les patriciens firent partie, le tribun Duilius présenta une rogation pour la nomination des consuls. Le sénat désigna un inter-roi qui choisit M. Horatius et L. Valerius.

  1. En effet, on ne pouvait tenir des comices, présidés par un pontife, sur l’Aventin, qui, en dehors du Pomœrium, n’était point consacré par les Auspices, Auspicatus.
  2. Nous avons vu que les Septa du Champ de Mars furent prés du cirque Flaminien. C’est donc le lieu que Tite Live (III, 54) indique ici. S’il ne lui donne pas le nom de Septa, c’est peut-être que ceux-ci n’existaient pas encore. Peut-être se rassembla-t-on tout simplement au milieu des prés flaminiens. Dans les prés flaminiens, le sénat fut convoqué par les mêmes consuls. (Tit. Liv., III, 63 ; Den. d’Hal., XI, 49.) Ces prés étaient donc alors un lieu où se tenaient diverses sortes d’assemblées.