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béien dès le temps d’Ancus et qui le fut encore plus depuis la loi Icilia, l’Aventin était bien choisi pour le nouveau temple, car l’expédition de Véies avait rattaché les plébéiens ; on leur devait beaucoup, et le sénat, qui les avait remerciés de leur patriotisme, qui leur avait abandonné le butin malgré Claudius dont la sévère économie voulait le faire entrer dans la caisse de l’État, le sénat peut bien avoir fait encore cela pour eux. La statue transportée était en bois[1], ce qu’on peut considérer comme une marque d’antiquité. Les matrones romaines offrirent plus tard à la déesse une statue d’airain[2] ; mais on revint à l’usage antique, et on lui dédia postérieurement des statues en bois de cyprès[3].

L’on arrivait au temple de Junon par le Clivus Publicius, montée qui correspondait à peu près à celle par où l’on va aujourd’hui à Sainte-Sabine[4]. Le temple de Junon était probablement là où est cette église près de ceux de Jupiter et de Minerve[5], et formant avec eux,

    tin subsiste peut-être dans le nom de sainte Prisca, à laquelle une église, non loin de Sainte-Sabine, est consacrée. Prisci était, nous l’avons vu, le nom des anciens Sabins.

  1. Den d’Hal., Fragm., XIII, 3.
  2. Tit. Liv., XXI, 62.
  3. Tit. Liv., XXVII, 37.
  4. Le Clivus Publicius fut construit par les deux frères Publicius, édiles. Jusque-là, le rocher était à pic. (Varr., de L. lat., V, 158; Ov., Fast., V, 293.) Ce Clivus Publicius conduisait du forum Boarium au temple de Junon. (Tit. Liv., XXVII, 37.)
  5. Les trois temples sont cités ensemble dans l’inscription d’Ancyre comme ayant été refaits par Auguste.