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défendu par aucune muraille, et que les Gaulois avaient négligé de le garder, tandis qu’ils avaient mis un poste du côté du Forum, le seul par où le Capitole fût, croyaient-ils, accessible.

On fit ce qui était nécessaire pour rendre valide l’élection d’un dictateur et mettre un terme à l’exil de Camille ; une loi Curiata, c’est-à-dire, une loi votée par les curies patriciennes[1], rappela Camille, qui n’accepta pas la dictature avant que la loi eût été portée. C’est par ce respect des lois de Rome que le noble exilé se vengeait de son ingratitude.

Pendant ce temps, il s’en fallut de peu que la citadelle ne fût emportée. Les Gaulois voulurent prendre le chemin qu’avait pris Cominius, dont ils aperçurent les traces. Ayant découvert un endroit d’où l’on pouvait tenter de gravir le Capitole du côté par où il regardait la porte Carmentale[2], ils profitèrent d’une nuit très-sombre, et ayant envoyé d’abord un des leurs sans armes, tenter l’ascension, ils lui passèrent leurs armes, puis là où ils rencontraient un obstacle, s’efforçant, à tour de rôle de le surmonter, se soulevant et se tirant les uns les autres, ils arrivèrent sans faire aucun bruit au pied de la citadelle. Tandis que les Gaulois

  1. Elles purent la voter au Capitole sans manquer aux usages reçus, car les comices par curies se tenaient parfois sur le Capitole devant la curia Calabra.
  2. Animadverso ad Carmentis saxorum ascensu æquo… (Tit. Liv., V, 47.)