Page:Ampère - L’histoire romaine à Rome, tome 2.djvu/6

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tablement huit[1] rois à Rome comme il y a eu huit collines, mais le caractère mystérieux partout attribué au nombre sept a fait supprimer de la liste des rois Tatius, et de la liste des collines[2] le Janicule, tous deux Sabins.

La légende du roi sabin honnête et religieux, conçue d’après la renommée qu’avaient les Sabins d’être honnêtes et religieux, cette légende, imaginée pour Numa, fut reprise pour Ancus.

Tite Live et Denys d’Halicarnasse s’accordent à représenter Ancus Martius sous les traits d’un roi vertueux et ami de la paix qui désire comme Numa, dont on le disait le petit-fils, faire refleurir la vraie religion et l’agriculture après le règne d’Hostilius, toujours occupé de guerre, tour à tour sans religion et profanateur.

  1. Regnusse Tatium sabinum. (Tit. Liv., I, 3-4) Il s’agit de tous ceux qui ont régné sur Rome. Ovide comptait comme moi quand il appelait Servius Tullius, le septième roi de Rome.

    Qui rex in nostrâ septimus urbe fuit.
                             Ov., Fast., VI, 624.

  2. Un autre motif pour ne compter à Rome que sept collines, ce fut le souvenir du Septimontium composé lui réellement de sept sommets, mais tout différents de ceux qu’on désigne par l’expression mille fois répétée bien qu’inexacte des sept collines. Cette expression ne fut pas plus vraie à la fin qu’au commencement : sous Ancus Martius le Janicule faisait partie de la ville, et à la fin de l’empire le Monte-Pincio fut compris dans l’enceinte d’Aurélien, aussi bien que le Janicule lui-même. C’était donc d’abord huit, plus tard neuf collines, jamais sept.