Page:Ampère - L’histoire romaine à Rome, tome 2.djvu/89

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Quoi de plus vraisemblable que le récit des historiens étrusques tel que l’empereur Claude nous l’a fait connaître ? Depuis Mézence, c’est-à-dire depuis les temps héroïques, les Étrusques avaient franchi le Tibre. Ils avaient anciennement occupé le Capitole et déjà une fois le Cælius. Cette nation était composée d’une aristocratie très-belliqueuse et d’une population très-dépendante.

L’Étrurie était une fédération de villes dont les chefs portent dans l’histoire romaine le nom de rois. Peut-être Mastarna fut un de ces chefs chassé de son royaume, comme on disait que Mézence l’avait été de Cære. Plus probablement Mastarna fut un hardi et aventureux capitaine dont la fortune du parvenu de Tarquinii avait tenté l’ambition, et qui vint avec une troupe armée se mettre à son service, comme un condottiere toscan du moyen-âge se mettait au service de quelque petit tyran nouvellement établi. Il battit les ennemis de Tarquin, se fit aimer de ses sujets, devint son gendre et gouverna sous son nom[1]. De là à lui succéder il n’y avait pas loin.

    Romulus, duquel date un premier établissement des Étrusques sur le Cælius, et le nouveau chef étrusque Mastarna, qui en forma un second sous Tarquin. Il me répugne de voir dans Mastarna, qui fut roi, un simple compagnon de Cæles Vibenna, commandant ce qui restait de son armée. Cæles Vibenna était plus ancien dans la tradition ; son nom était resté dans le nom de Cælius, et on lui aura plus tard rattaché et subordonné à tort Mastarna, moins en faveur auprès de la tradition étrusque, parce qu’il s’était fait Romain.

  1. Den. d’Hal., IV, 3.