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Page:Ampère - L’histoire romaine à Rome, tome 2.djvu/91

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au peuple rassemblé sur les pentes de la Velia et dans le marché, qui était au bas, pour exciter sa fureur et sa pitié. Du haut de l’arc de Titus, qui occupe à peu près la place de la maison de Tarquin, on pourrait se donner par l’imagination le spectacle de cette foule émue et la voir s’agiter là même où Tanaquil la harangua.

Faisant pour Mastarna ce que fit Plotine pour Adrien après la mort de Trajan, elle cache l’extrême danger du roi, dit qu’il n’a été qu’étourdi, qu’il guérira, que tout va bien ; qu’en attendant, son gendre remplira les fonctions royales.

Mastarna sort, descend par la voie Sacrée au Forum escorté des licteurs, il le traverse dans toute sa longueur, et va s’asseoir dans la curie, où il convoque le sénat. Les patriciens viennent prendre place dans le Comitium, devant la curie. Grâce aux sénateurs que Tarquin avait eu soin de nommer pour se créer un parti, grâce aux Étrusques et aux Latins qu’il avait élevés au patriciat, son gendre, gouvernant en son nom, est bien accueilli. Les plébéiens latins remplissent le Forum, maudissant le crime des fils du dernier roi sabin, regrettant le roi étrusque qui avait amélioré la condition de leur race et favorablement disposés pour son successeur, quel qu’il pût être, pourvu qu’il ne fût pas sabin.

Ce récit très-circonstancié, et dont les détails sont tellement d’accord avec la disposition des lieux que