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Page:Ampère - Mémoires Électromagnétisme Électrodynamique (1921).djvu/16

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LES MAÎTRES DE LA PENSÉE SCIENTIFIQUE

communiquer par des points de leur surface différents de ceux où se produit l’action électromotrice[1]. Dans le premier cas, l’effet de cette action est de mettre les deux corps ou les deux systèmes de corps, entre lesquels elle a lieu, dans deux états de tension dont la différence est constante lorsque cette action est constante, lorsque, par exemple, elle est produite par le contact de deux substances de nature différente : cette différence serait variable, au contraire, avec la cause qui la produit, si elle était due à un frottement ou à une pression.

Ce premier cas est le seul qui puisse avoir lieu lorsque l’action électromotrice se développe entre les diverses parties d’un même corps non conducteur ; la tourmaline en offre un exemple quand elle change de température.

Dans le second cas, il n’y a plus de tension électrique, les corps légers ne sont plus sensiblement attirés, et l’électromètre ordinaire ne peut plus servir à indiquer ce qui se passe dans le corps ; cependant l’action électromotrice continue d’agir : car si de l’eau, par exemple, un acide, un alcali ou une dissolution saline font partie du circuit, ces corps sont décomposés, surtout quand l’action électromotrice est constante, comme on le sait depuis longtemps : et en outre, ainsi que M. Œrsted vient de le découvrir, quand l’action électromotrice est produite par le contact des métaux, l’aiguille

  1. Ce cas comprend celui où les deux corps ou systèmes de corps, entre lesquels a lieu l’action électromotrice, seraient en communication complète avec le réservoir commun qui ferait alors partie du circuit.