Page:Anatole France - Balthasar.djvu/152

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murmurant d’obscures menaces. La troisième nuit, qui était celle de Noël, le même Nain revint dans la chambre où je dormais ; il était accompagné d’une infinité d’autres qui, m’arrachant de mon lit, me transportèrent en chemise sur une terre inconnue.

— Voilà, dirent-ils en me quittant, voilà le châtiment des riches qui ne veulent point accorder de part dans leurs trésors au peuple laborieux et doux des Nains, qui travaillent l’or et font jaillir les sources.

Ainsi parla l’édentée vieille femme, et la duchesse, l’ayant réconfortée de paroles et d’argent, reprit avec les deux enfants le chemin du château.