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Page:Anatole France - Balthasar.djvu/155

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Puis ils s’occupèrent à chercher comme sur une carte les endroits qui leur étaient familiers.

— Je me reconnais très bien, dit Abeille (qui ne se reconnaissait point du tout), mais je ne devine pas ce que peuvent être toutes ces petites pierres carrées semées sur le coteau.

— Des maisons ! lui répondit Georges ; ce sont des maisons. Ne reconnais-tu pas, petite sœur, la capitale du duché des Clarides ? C’est pourtant une grande ville : elle a trois rues dont une est carrossable. Nous la traversâmes la semaine passée pour aller à l’Ermitage. T’en souvient-il ?

— Et ce ruisseau qui serpente ?

— C’est la rivière. Vois, là-bas, le vieux pont de pierre.

— Le pont sous lequel nous pêchâmes des écrevisses ?

— Celui-là même et qui porte dans une niche la statue de la « Femme sans tête ». Mais on ne la voit pas d’ici parce qu’elle est trop petite.

— Je me la rappelle. Pourquoi n’a-t-elle pas de tête ?

— Mais probablement parce qu’elle l’a perdue.