Page:Anatole France - Balthasar.djvu/165

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Tandis qu’ils en cherchaient un, ils eurent les mollets mordus par des oies qu’une petite fille, vêtue d’une peau de mouton, suivait avec sa gaule. Georges lui demanda comment elle se nommait.

— Gilberte.

— Eh bien, Gilberte, comment va-t-on au lac ?

— On n’y va pas.

— Pourquoi ?

— Parce que…

— Mais si on y allait ?

— Si on y allait, il y aurait un chemin et on prendrait ce chemin.

Il n’y avait rien à répondre à la gardeuse d’oies.

— Allons, dit Georges, nous trouverons sans doute plus loin un sentier sous bois.

— Nous y cueillerons des noisettes, dit Abeille, et nous les mangerons, car j’ai faim. Il faudra, quand nous retournerons au lac, emporter une valise pleine de choses bonnes à manger.

Georges :

— Nous ferons ce que tu dis, petite sœur ; j’approuve à présent l’écuyer Francœur, qui, lorsqu’il partit pour Rome, emporta un jambon pour la faim et une dame-jeanne pour la