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Page:Anatole France - Balthasar.djvu/201

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CHAPITRE XIV
Où il est dit comment Abeille revit sa mère et ne put l’embrasser.


Abeille, le front ceint d’une couronne, était plus songeuse encore et plus triste que quand ses cheveux coulaient en liberté sur ses épaules et qu’aux jours où elle allait en riant dans la forge des Nains tirer la barbe à ses bons amis Pic, Tad et Dig, dont la face colorée du reflet des flammes prenait à sa bienvenue un air de gaieté. Les bons Nains, qui naguère la faisaient danser sur leurs genoux en la nommant leur Abeille, s’inclinaient maintenant sur son passage et gardaient un silence respectueux. Elle regrettait de n’être plus une enfant, et elle souffrait d’être la princesse des Nains.