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ONÉSIME DUPONT

être bien tristes de votre absence. Mais vous avez raison, il y a temps pour le plaisir et temps pour les affaires sérieuses… Je venais voir votre père.

— Je le remplace.

— J’en suis heureux. C’est un ami à moi. Voilà dix ans que je fais des affaires avec lui. J’espère en faire dix ans et plus avec vous. Vous lui ressemblez. Mais vous ressemblez beaucoup plus à votre mère. Ce n’est pas un mauvais compliment que je vous fais. Madame Dupont est fort bien de sa personne. Comment va votre père ? Je compte dîner avec lui un jour de cette semaine au Rocher de Cancale, comme nous faisons tous les ans depuis dix ans. Dites-moi bien qu’il n’est pas malade.

— Il est en bonne santé. Je vous remercie, monsieur. Que désirez-vous ?

— Eh ! mais, c’est l’époque du rassortiment. Je viens vous faire mes commandes annuelles. Je suis arrivé ce matin par la