Page:Anatole France - Crainquebille, Putois, Riquet et plusieurs autres récits profitables.djvu/172

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— Voulez-vous voir la faisanderie, général ! demanda madame de Bonmont.

— Volontiers, madame.

Elle se retourna :

— Tu ne viens pas, Ernest ?

Ernest avait été arrêté au passage par le bonhomme Raulin, maire de Montil :

— Excusez-moi, monsieur le baron. Mais si vous pouviez dire deux mots au général Decuir, parce que des fois, si on pouvait faire passer l’artillerie par la côte Saint-Jean, sur mon champ de luzerne.

— Elle n’est donc pas belle, Raulin, votre luzerne, que vous voulez qu’on vous l’abîme ?

— Si, si ! qu’elle est belle, monsieur le baron ; j’en tirerai une belle coupe le mois prochain. Mais l’indemnité c’est bon à prendre. La dernière fois, c’est Houssiaux qui a eu l’indemnité. N’est-il pas juste que je l’aie à c’t’heure ! Je suis le maire, j’ai toutes les charges de la commune, c’est donc juste que quand y a une bonification à revenir…