temps, vous et Félicie. Est-ce que vous le voyez toujours ?
Madame Nanteuil répondit mollement :
— Monsieur Girmandel ? mais oui, nous le voyons toujours…
À cette parole, Chevalier ressentit presque de la joie. Mais elle l’avait trompé ; elle n’avait pas dit la vérité. Elle avait menti par amour-propre et pour ne pas révéler un secret domestique, qu’elle ne jugeait point à l’honneur de sa maison. Ce qui était vrai, c’est que, dans l’emportement de son amour pour Ligny, Félicie avait plaqué Girmandel, et l’huissier, qui pourtant était homme du monde, avait cessé net d’éclairer. Madame Nanteuil, à son âge, avait repris un amant par amour maternel et pour que sa fille ne fût pas dans le besoin. Elle avait renoué sa vieille liaison avec Tony Meyer, le marchand de tableaux de la rue de Clichy. Tony Meyer ne remplaçait pas avantageusement Girmandel : il donnait peu