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Page:Anatole France - Histoire comique.djvu/95

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quelque temps la question que vous me posez, monsieur Constantin Marc. J’y ai réfléchi pendant des jours et des nuits, et je sais maintenant que je ne pourrais tuer personne.

Alors Nanteuil, joyeuse, versa sur lui un regard de mépris. Elle ne le craignait plus et elle ne lui pardonnait pas de lui avoir fait peur.

Elle se leva.

— Bonsoir, j’ai mal à la tête… À demain, monsieur Constantin Marc.

Et elle sortit lestement.


Chevalier la poursuivit dans le couloir, dévala derrière elle l’escalier de la scène, et la rejoignit devant la loge du concierge.

— Félicie, viens dîner ce soir avec moi au cabaret. Je serai si content ! Veux-tu ?

— Oh ! non, par exemple !

— Pourquoi ne veux-tu pas ?

— Laisse-moi tranquille, tu m’ennuies.