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Page:Anatole France - Histoire comique.djvu/96

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Elle voulut s’échapper. Il la retint.

— Je t’aime tant ! ne me fais pas trop souffrir.

Elle s’avança sur lui, et, les lèvres retroussées, serrant les dents, lui siffla aux oreilles :

— C’est fini ! fini ! fini ! tu entends. J’en ai soupé, de toi.

Alors, très doux, très grave :

— C’est la dernière fois que nous causons nous deux. Écoute, Félicie, avant qu’il y ait un malheur, je dois t’avertir. Je ne peux pas te forcer à m’aimer. Mais je ne veux pas que tu en aimes un autre. Pour la dernière fois, je te conseille de ne pas revoir monsieur de Ligny. Je t’empêcherai d’être à lui.

— Tu m’empêcheras, toi ? Pauvre ami !

Plus doucement, encore il répondit :

— Je le veux, je le ferai. On obtient ce qu’on veut ; seulement, il faut y mettre le prix.