êtes timide, mais je vous aiderai. Feu Samuel Ewart est couché sur le testament de ce pauvre M. Haviland pour une somme assez ronde. Muni, comme vous l’êtes, grâce à moi, des papiers qui établissent l’identité du défunt légataire, vous trouverez un jeune homme de bonne volonté qui consentira, moyennant une bonne prime, à se présenter chez le notaire de feu M. Haviland, comme Samuel Ewart lui-même, et à toucher en cette qualité la somme à lui laissée. Eh ! mon Dieu ! ne vous défendez pas ; il ne faut pas laisser l’argent dormir, et puisque ce pauvre Samuel a perdu le goût du pain… Mais, mon bon monsieur Groult, qui vous répondra de la probité de ce Samuel Ewart ? S’il gardait tout pour lui, ce serait bien indélicat de sa part, mais bien déplaisant pour vous. Il faut songer à tout. On voit tant de malhonnêteté en ce bas monde ! Avisez. Soyez prudent. Je ne veux que votre bien.
Le vieil homme passa entre ses lèvres la fine pointe de sa langue de lézard et continua :
— Je vous avertis. Un homme averti en vaut deux. Je connais la personne qui possède l’acte de décès de Samuel Ewart. Cette personne n’est ni