Aller au contenu

Page:Anatole France - Jocaste et Le Chat maigre.djvu/153

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

XIII


En voyant la rue, elle fut éblouie et chancela. La clarté de cette matinée était étrangement diffuse. La lumière, répartie sur tous les objets, les éclairait avec une extrême netteté. Les voitures, les arbres, les kiosques des marchands de journaux et les passants les plus éloignés restaient si précis, malgré leur petitesse, qu’on eût dit les avoir sous la main. Cette clarté fut très pénible à Hélène, qui ne regardait rien et voyait tout. Les objets les plus insignifiants pour elle, comme les numéros des fiacres et les lettres des enseignes, se gravaient dans ses yeux avec des détails fatigants pour des nerfs malades. Tout ce qu’elle