Page:Anatole France - Jocaste et Le Chat maigre.djvu/230

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une nuit d’insomnie. La porte était couverte d’inscriptions tracées diversement par des mains différentes.

La plus haute, gravée à la pointe d’un canif en lettres capitales, disait :


LA FEMME EST PLUS AMÈRE QUE LA MORT.


La seconde, moulée au crayon Conté, en ronde, disait :


Les académiciens sont des bourgeois. Cabanel est un coiffeur.


La troisième, tracée à la mine de plomb, en cursive, disait :


Gloire aux corps féminins qui, sur le mode antique,
Chantent l’hymne sacré de la beauté plastique !

Paul Dion.


La quatrième, tracée à la craie, d’une main inhabile, disait :


J’ai rapporté du linge blanc. Lundi je prendrai le sale chez le concierge.


La cinquième, jetée au fusain par Labanne, disait :


Athènes ! ville à jamais vénérable, si tu n’avais pas existé, la terre ne saurait pas encore ce que c’est que la beauté.