Page:Anatole France - L’Église et la République.djvu/74

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plus à M. Waldeck-Rousseau qu’une entente avec le Saint-Siège, laquelle se serait bientôt faite, pour conclure un Concordat plus onéreux que celui de 1801, pour reconnaître les réguliers comme le premier Consul avait reconnu les séculiers, pour rendre à la France « l’homme juste » de Pie VII, pour devenir enfin le Bonaparte des moines. Entreprise de pacification, sans doute grande et généreuse, mais pleine de périls et qu’un Napoléon lui-même eût trouvée imprudente, bien qu’il eût contre la partie adverse des garanties qui manquent à la République, comme de fusiller les Pères conspirateurs et d’envoyer dans un régiment les novices tumultueux ! Extrémité surprenante des conceptions d’un rigoureux légiste ! Après nous avoir délivré des moines ligueurs et des moines d’affaires, M. Waldeck-Rousseau nous donnait des moines d’État ! On ne peut méconnaître les grands services qu’il nous a rendus, mais il fallut bien défendre sa loi contre lui-même.