Page:Anatole France - L’Île des Pingouins.djvu/71

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— J’ignore les desseins de la Sagesse éternelle, se dit-il. Mais si Dieu veut que l’île soit transportée, qui pourrait empêcher qu’elle le fût ?

Et le saint homme du lin de son étole fila une corde très mince, d’une longueur de quarante pieds. Il noua un bout de cette corde autour d’une pointe de rocher qui perçait le sable de la grève et, tenant à la main l’autre bout de la corde, il entra dans l’auge de pierre.

L’auge glissa sur la mer, et remorqua l’île des Pingouins ; après neuf jours de navigation elle aborda heureusement au rivage des Bretons, amenant l’île avec elle.