Page:Anatole France - L’Anneau d’améthyste.djvu/120

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

chaton était parfois d’or comme l’anneau ou bien de pierre précieuse. L’améthyste est une pierre très convenable, ce semble, à orner l’anneau pastoral. Aussi la nomme-t-on pierre d’évêque. Elle brille d’un éclat modéré. C’était une des douze pierres qui composaient le pectoral du grand-prêtre des juifs. Elle exprime, dans la symbolique chrétienne, la modestie et l’humilité. Narbode, évêque de Rennes au xie siècle, en fait l’emblème des cœurs qui se crucifient sur la croix de Jésus-Christ.

— Vraiment ? dit madame de Bonmont. Et elle résolut d’offrir à M. Guitrel, quand il serait nommé évêque, un anneau pastoral, avec une grande améthyste.

Mais les cuivres de madame Hortha éclatèrent de nouveau :

— Chère amie, chère amie, est-ce que nous ne verrons pas monsieur Raoul Marcien ? Est-ce que nous ne le verrons pas, ce cher monsieur ?