Page:Anatole France - L’Anneau d’améthyste.djvu/285

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— C’est pas étonnant ! Il fait la noce. À son âge, c’est malsain.

— Il n’est pas vieux, ton oncle. Il a cinquante-deux ans.

— Cinquante-deux ans, c’est pas l’adolescence… À propos, et les Brécé ?

— Les Brécé ? Quoi ?

— Est-ce qu’ils t’ont remerciée du ciboire ?

— Ils m’ont envoyé leur carte avec un mot.

— C’est peu.

— Mais, mon petit, qu’est-ce que tu attendais de plus ?

Elle se dressa debout, et pour arranger dans ses cheveux une branche de diamants elle leva au-dessus de sa tête ses bras nus, qui faisaient comme deux anses éclatantes à l’amphore admirablement évasée de son corps. Sous les grappes des fruits transparents qui laissaient passer la lumière électrique, ses épaules étincelaient, et dans leur blancheur dorée de fines veines bleues cou-