Page:Anatole France - L’Anneau d’améthyste.djvu/297

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il alluma les bougies qui se dressaient sur la cheminée dans de petits candélabres de cuivre, aux côtés d’une pendule à sujet champêtre, tout doré. Une lumière douce fit étinceler la glace de l’armoire et reluire la corniche de palissandre. Des lueurs palpitaient dans la chambre sur le linge et les vêtements épars et se mouraient mollement dans les plis des rideaux.

C’était une chambre d’un hôtel très convenable, situé dans une rue voisine du boulevard des Capucines. Madame de Gromance l’avait choisi dans sa sagesse, au mépris des arrangements moins subtils de Gustave Dellion, qui avait loué pour la recevoir un petit rez-de-chaussée de la solitaire, avenue Kléber. Elle estimait qu’une femme, quand elle a des affaires qui ne regardent pas le monde, doit les faire au cœur tumultueux de Paris, dans un hôtel de bonne apparence, fréquenté par des voyageurs abondants, de races étrangères et