Page:Anatole France - L’Anneau d’améthyste.djvu/35

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tapageur, portant, au milieu de fermières en chapeaux à fleurs et de cultivateurs en blouse, un jovial gaillard à barbe rousse, fumant sa pipe, et qui fit mine, avec sa canne, d’ajuster des faisans, le docteur Cotard, député en exercice de l’arrondissement de Brécé, ancienne seigneurie de Brécé.

— C’est un spectacle au moins étrange, dit M. Lerond en secouant la poussière du char à bancs, de voir l’officier de santé Cotard représenter au Parlement cet arrondissement de Brécé que vos ancêtres, monsieur le duc, ont comblé, pendant huit cents ans, de gloire et de bienfaits. Je relisais hier encore, dans le livre de monsieur de Terremondre, la lettre que le duc de Brécé, votre trisaïeul, écrivait en 1787 à son intendant et dans laquelle il laisse voir la bonté de son cœur. Vous vous rappelez cette lettre, monsieur le duc ?

M. de Brécé répondit qu’il croyait se la